« Liberté. Egalité. Fraternité. » Devise de la République française et du Grand Orient de France
Histoire de la franc-maçonnerie
Découvrir la franc-maçonnerie
Liberté d’expression. Liberté d’être qui nous sommes.
Et pourtant, il fut un temps…
Au coeur de la bataille pour les Droits de l’Homme
Il fut un temps, en Europe, où on vous tuait à cause de votre différence. Où une simple fièvre vous emportait. Un temps où des enfants âgés d’à peine 10 ans étaient contraints de travailler.
Acquis de liberté. Progrès sociaux. Accès à la santé et à l’éducation laïque et gratuite.
Ce que nous considérons aujourd’hui comme des droits inaliénables le sont devenus parce que des femmes et des hommes se sont battus pour les gagner et les défendre.
Depuis le XVIII° siècle, la franc-maçonnerie a accompagné la marche de la démocratie.
Et si cet ordre initiatique a défendu âprement le principe « révolutionnaire » de tolérance religieuse, il n’a pas pour autant renoncé à la part sacrée de l’homme et de la vie. ▲
1717. L’acte de baptême de la franc-maçonnerie moderne à Londres.
24 jui 1717, quatre loges se fédèrent et créent la Grande Loge de Londres et de Westminster (ancêtre de la Grande Loge Unie d’Angleterre) .
L’Oie et le Gril, le Pommier, la Couronne, le Gobelet et les Raisins : ces quatre loges portaient le nom des tavernes dans lesquelles les gentlemen masons se réunissaient alors. L’entraide sera au cœur de la démarche de ces maçons. ▲

1723. Les Constitutions d’Anderson, texte fondateur de la maçonnerie moderne.
Ce chantier est lancé par des Grands Maîtres, dont le duc de Montagu et le pasteur anglican Jean Désaguliers. Ce dernier était un scientifique membre de la Royal Society et disciple d‘Isaac Newton.
A cette époque où l’Europe est déchirée par les guerres de religion entre protestants et catholiques, la franc-maçonnerie professe le concept révolutionnaire de tolérance religieuse.
Structurer et fédérer les loges
Dans ce contexte, la rédaction des Constitutions d’Anderson poursuit un triple objectif : Structurer et fédérer les différentes loges autour de la Grande Loge d’Angleterre – Rassurer le trône qui pourrait prendre ombrage face à une assemblée de nobles susceptible d’échapper à son contrôle – Convaincre l’Eglise en inscrivant les limites de cette tolérance religieuse dans les Constitutions : « Un maçon est obligé par sa tenue d’obéir à la morale et, s’il comprend bien l’Art, il ne sera jamais un athée stupide, ni un libertin irréligieux. »
Un des principes majeurs qui définissent ce qu’est la maçonnerie y est également édicté : « Le centre d’union et le moyen de nouer une véritable amitié parmi des personnes qui eussent dû demeurer éternellement éloignées.» ▲
La franc-maçonnerie en France
La franc-maçonnerie s’implante en France dans le cadre d’une monarchie absolue où le catholicisme est la seule religion autorisée.
Et cette maçonnerie française restera monarchiste et chrétienne, pendant plusieurs dizaines d’années comme en témoigne le choix de certains de ses Grands Maîtres : Louis de Bourbon Condé, Joseph Bonaparte, etc.
1725. Création de la première loge maçonnique en France
A l’origine de cette loge nommée Saint-Thomas, on trouve la rivalité entre deux dynasties : les Stuart et les Hanovre. Lorsque ces derniers accèdent au pouvoir en Angleterre, des aristocrates anglais, écossais et irlandais fidèles aux Stuart fuient leur pays et s’exilent en France où ils créent la Loge de Saint-Thomas. au départ, les tenues (réunions) et travaux s’y déroulent en anglais. En 1732, cette loge « sauvage » (terme employée pour désigner des loges non affiliées à des obédiences) est reconnue par la Grande Loge de Londres et reçoit une patente officielle. ▲

La Révolution française – Faits réels et légende autour du rôle de la franc-maçonnerie
Non, la franc-maçonnerie n’est pas à l’origine de la Révolution française.
Cependant, elle aura notablement contribué à écrire cette page d’Histoire par le biais de plusieurs canaux.
On peut citer l’action directe de certains frères comme Marat, Mirabeau, Rouget de Lisle ou Camille Desmoulins.
Brassage « social »
Mais le facteur le plus important, c’est le terreau riche en brassage des idées que constituent les loges maçonniques de l’époque. En effet, si au XVIII° siècle les maçons sont majoritairement loyalistes, les opinions progressistes y circulent librement.
Et ce qui est vraiment « révolutionnaire », dans ces ateliers c’est que le bourgeois, le noble, l’abbé de cour, le philosophe et le scientifique se rencontrent et débattent selon les trois principes d’égalité, de fraternité et de tolérance. ▲
Sous l’Empire, tous francs-maçons… Sauf Napoléon !
Si Napoléon lui-même ne sera jamais initié, tout son entourage est franc-maçon, à commencer par le cercle le plus proche : ses quatre frères, ses ministres Fouché et Talleyrand, le deuxième Consul Cambacérès.
Quant à l’impératrice Joséphine de Beauharnais, elle est la Grande Maîtresse des loges d’adoption (maçonnerie réservée aux femmes).
Une maçonnerie sous contrôle mais florissante
Ajoutons quelque 350 généraux et on obtient une franc-maçonnerie sous contrôle et quelque peu vidée de son sens.
La contrepartie de cette officialisation de l’Ordre maçonnique, c’est son développement : En 1800, on compte en France 70 loges civiles. En 1814, on recense 900 loges civiles et 200 loges militaires. ▲
1830 – 1848 – 1870 : au XIX° siècle, une maçonnerie de combat social.
Durant la III° République, la maçonnerie s’engage activement sur le terrain et est à l’origine de nombreuses lois porteuses de progrès sociaux : liberté de la presse, liberté d’association, Code du Travail, Ecole laïque et obligatoire, etc.
En 1905, la séparation des Eglises et de l’Etat sera l’aboutissement de ses luttes en faveur de la laïcité. ▲
Le solidarisme, l’utopie d’une société fondée sur la fraternité universelle.
Le XIX° siècle est une époque de mutation économique. La Révolution industrielle sert de décor au surgissement et à l’affrontement de deux idéologies sans nuances : l’ultra libéralisme vs le collectivisme et la lutte des classes.
En la personne de du Sénateur et frère Léon Bourgeois, la maçonnerie propose une « voie du milieu », le solidarisme. ▲

La FM pendant la Seconde Guerre Mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale La franc-maçonnerie sera réprimée et interdite dans la majorité des pays européens.
Pour justifier des persécutions, la propagande nazie fait état du « complot judéo maçonnique ».
Ennemis du III° Reich, les francs-maçons sont également combattus par le Gouvernement de Vichy. Le Maréchal Pétain les caractérise de « forces occultes » et leur voue une haine personnelle : « La franc-maçonnerie est la principale responsable de nos malheurs actuels, c’est elle qui a appris aux Français le mensonge et c’est le mensonge qui nous a menés où nous sommes.»
Des lois antimaçonniques
L’anti maçonnisme se structurera à travers plusieurs lois : celle du 13 août 1940 (interdiction des sociétés secrètes et obligation pour les fonctionnaires maçons de se déclarer). Celle du 1 Août 1941 où une liste de 14 000 noms de frères est publiée au Journal Officiel.
La FM et la Résistance
Arrestations et interrogatoires par la Gestapo et le Régime de Vichy… En réaction, dès 1940, des francs-maçons entrent dans la Résistance. Nombreux sont les frères qui ne verront pas la fin de cette guerre : on peut citer Pierre Brossolette et Jean Zay, parmi les plus célèbres, mais aussi nombre d’anonymes. ▲
