Le Reich à la poursuite de secrets politiques et ésotériques
« Juifs, francs-maçons et leurs alliés, qui sont adversaires des idées nationales-socialistes, sont les auteurs de la guerre actuelle menée contre le Reich. La lutte méthodique contre ces puissances sur le terrain des idées est une tâche de guerre indispensable. » Adolph Hitler.
En Allemagne, dès 1933, la franc-maçonnerie est victime de violences, de spoliations ; des frères sont arrêtés. En 1935, elle est totalement interdite dans le pays.
Cette politique de neutralisation et de destruction s’appliquera dans chaque pays conquis. Et elle passera notamment par les saisies des archives et des biens des différentes obédiences maçonniques (Grand Orient de france – Grande Loge de france – Droit Humain).
C’est ainsi que le 14 juin 1940, lorsque l’armée allemande victorieuse entre dans Paris, les nazis s’emparent des loges maçonniques et pillent leurs archives.
« Il s’agit de neutraliser les centres de pouvoir, explique Pierre Mollier, conservateur du musée du GODF (1) : les ministères, les sièges du gouvernement, des partis politiques, des syndicats et de la franc-maçonnerie. »
Bientôt, l’opération de vols et de saccages s’étend dans toute la zone occupée française et les documents récupérés sont acheminés vers l’Allemagne.
Des rafles sur la mémoire motivées par une double motivation : politico-économique et ésotérique
Ces rafles sont motivées par une motivation stratégique double.
D’abord politique et économique. En effet, les nazis étant persuadés qu’un complot judéo-maçonnique dirige le monde et est à la manœuvre dans les démocraties occidentales, il s’agit de trouver les noms, les liens, les informations concernant cette collusion et de détruire cette influence.
La seconde intention se rapporte aux recherches ésotériques du III° Reich ; certains dirigeants nazis – à commencer par Himmler (2), le chef des SS et de la Gestapo – étaient convaincus que les « sociétés secrètes » détenaient des secrets de puissance et d’immortalité tels que le Graal ou la pierre philosophale.
A mesure de l’avancée des Alliés dans la guerre, les archives confisquées seront évacuées d’Allemagne vers l’Est, en Pologne et enTchécoslovaquie.
Le chemin de l’exil soviétique
A la Libération, les opérations de restitution se mettent en place. Cependant, la Pologne étant passée sous régime communiste, l’Union soviétique décide de porter un intérêt tout particulier à ce butin maçonnique et le dérobe aux yeux du « Monde libre ».
Il faudra attendre la chute du Mur de Berlin – les années 1991/2000 – pour que la mémoire escamoter des francs-maçons soit restaurée. ▲
(1) Voir documentaire ci-dessous La Mémoire volée des francs-maçons. Ecrit par Eric Giacometti et Jacques Ravenne. Réalisé par Jean-Pierre Devillers.
(2) : Les pillages alimenteront notamment la collection personnelle de Reichsführer-SS Heinrich Himmler. Découverte en 2016 à Prague, sa cache secrète recelait plus de 13 000 livres sur la magie, la sorcellerie et la franc-maçonnerie. (Source : Préface du roman d’Eric Giacometti et Jacques Ravenne Le Triomphe des Ténèbres)

